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Annulations et reports de triathlons : coronavirus, inactivité et autres conséquences

piscine videLe passage de deux à quatre semaines de confinement, pour cause de coronavirus, n'en est sans doute pas arrivé à sa dernière prolongation. Dans ce contexte, la pratique sportive a été brutalement interrompue avec la menace en cas d'infraction de 135 euros de pénalité majorable à 200 euros en première récidive jusqu'à 400 euros, et portée à 1 500 voire 3 750 euros au-delà de trois récidives assortie de six mois d'emprisonnement possibles. Et le zèle des forces de l'ordre chargées d'endiguer la pandémie est à la hauteur de cet arsenal juridique.

Pas question donc de sortir (sauf peut-être pour un tour de chien) avec des plans d'entraînement suspendus et des triathlètes qui tournent en rond, et doivent faire preuve d'inventivité - dans une certaine limite, en cette période exceptionnelle. La Fédération française de triathlon annonçait d'ailleurs le 13 mars dernier l'annulation des entraînements et des épreuves « jusqu’à nouvel ordre ». Elle précisait d'ailleurs que la part fédérale versée par les organisateurs d'épreuves leur serait remboursée. En attendant, ceux-ci étaient priés soit d'annuler les épreuves, soit de les reporter. Le point sur la situation.

Première épreuve longue du calendrier métropolitain, le triathlon au format half-Ironman de Cannes (2 km natation, 107 km vélo et 16 km course à pied) a été tout simplement annulé le 13 mars dans la foulée de l'annonce de la FFtri. L'alternative proposée aux inscrits est alors le remboursement de 40 % du montant de l'épreuve (hors frais de transaction) ou le transfert de leur inscription à la prochaine édition, en 2021. Seuls les dépositaire de l'assurance annulation pouvant bénéficier d'un remboursement complet, selon l'organisateur...

Remboursement des épreuves en intégralité, si...

Rares sont en effet les épreuves à vouloir rembourser les inscriptions, du moins en intégralité. Pourtant, régie par l'article 1218 du Code civil, l'annulation d'événements en cas de force majeure prévoit une suspension de l'exécution de l'obligation si l'empêchement est temporaire sauf si le « retard qui en résulterait ne justifie la résolution du contrat. Si l'empêchement est définitif, le contrat est résolu de plein droit et les parties sont libérées de leurs obligations ».

En d'autres termes, selon l'interprétation des associations de défense des consommateurs comme l'UFC Que Choisir ? ou 60 Millions de Consommateurs, l'organisateur est tenu de rembourser - sur demande - l'intégralité des inscriptions... Du moins, dès lors que l'événement (organisé en France) n'est pas reporté en cours d'année. Car, dans ce dernier cas, il n'y aurait pas de passe-droit.

L'ordonnance 2020-315 du 25 mars 2020 prévoit par ailleurs la possibilité d'attribuer un avoir en cas d'annulation de voyages touristiques et de séjours (pour la période du 14 mars au 14 septembre) de l'intégralité du montant de la réservation. Cette possibilité d'avoir, qui peut aboutir au bout de 18 mois à un remboursement intégral, s'ajoute à l'obligation qui existait déjà d'un remboursement intégral. Si un opérateur comme Airbnb avait déjà prévu la possibilité de remboursement en intégralité (que ce soit pour le voyageur ou pour l'hôte) pour les réservations enregistrées jusqu'au 14 mars, cette ordonnance la rend désormais obligatoire sous forme d'avoir ou de remboursement pour la période donnée.

« Nous, pour le Tribreizh (un L en Bretagne), on espère toujours faire l'épreuve le 5 juillet. Mais si malheureusement on doit annuler, nous rembourserons intégralement l'inscription (75 euros) même si nous avons déjà commandé les lots... », commentait Ben, sur le site OnlineTri, qui plébiscitait « les petites courses de campagne ».

Report des épreuves et risque de concentration en seconde partie de saison

Toutes les organisations ne repoussent pas le déroulement de leur épreuve 2020 à l'automne... Certaines annulent purement et simplement. C'est le cas des triathlons de Cannes, Belfort, Châlons-en-Champagne, Enghien, Lacanau, de la Vienne, de la Côte Bleue, de la Vallée de l'Oise, du duathlon de Castres ou de la nouvelle épreuve corse L de Porticcio.

Ces épreuves proposent généralement un remboursement s'élevant à la moitié du coût de l'inscription ou un transfert de l'inscription sur l'édition 2021. Lacanau triathlon propose même un référendum entre un remboursement de 50 % ou le transfert à l'année suivante. Et rares sont les organisateurs qui comme Neuves Maisons Triathlon s'engagent à rembourser intégralement les inscrits. En dépit de leur obligation...

Entre deux, on trouve les organisateurs qui hésitent encore entre le report et l'annulation comme ceux du triathlon de l'Âme (Loiret). D'autres, également organisés en mai, comme l'Islandman, Vendôme, le Trigames de Mandelieu, le Défi de Thau, Torcy (...) retardent encore leur décision.

Enfin, il y a ceux qui ont décidé de reporter leur organisation après l'été. Le 70.3 d'Aix le 27 septembre, le défi Rock and Road à l'automne comme les championnats de France de duathlon long reportés les 10 et 11 octobre aux mêmes dates que le Frenchman d'Hourtin. Le triathlon de Saint-Grégoire s'est d'ores et déjà prononcé pour le 4 octobre. Et, avant l'été, pour le triathlon de la Presqu'île Race de Telgruc, en Bretagne, désormais fixée au 21 juin.

 Évidemment, la pandémie a également impacté les organisations en Europe et dans le reste du monde. On retrouve les mêmes scénarios entre annulation, comme a opté le Swissman, ou le recul de la date choisie, par exemple le Frenchman Saïda au Maroc (19 septembre). Plus largement, les deux grands labels Ironman et Challenge Family ont publié de nouveaux calendriers.

Ainsi, Ironman a annoncé que « les athlètes enregistrés pour les événements qui sont reportés en raison de COVID-19 par les autorités sanitaires locales sont automatiquement transférés à la date reportée. Pour ceux dont la nouvelle date ne fonctionne pas, nous autoriserons des reports dans le même événement l'année prochaine ». Le nouveau calendrier

Le calendrier revu du label Challenge Family

L’incertitude plane encore pour un certain nombre d'organisations comme celle du triathlon de Rumilly qui annonce que « le dimanche 24 mai est maintenue, tant que nous ne sommes pas contraints d'annuler. Si une annulation devait avoir lieu, nous rembourserons à 100 % les inscrits (hors frais de transaction). »

 

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