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J'irai revoir ma Normandie...

aymeric2Et voilà, la saison 2013 est lancée ! Quel bonheur de remettre un dossard et pratiquer les sports enchainés après plus d’un an d’arrêt, la faute à une blessure tenace…

Ce 12 mai 2013 marquait donc mon retour sur la scène triathlètique et le début - je l’espère - d’une saison pleine et réussie.

 

Le contexte :

Éxilé en Haute-Savoie depuis bientôt 4 ans (pour mon plus grand bonheur), mais originaire de Caen où j’ai vécu pendant presque 20 ans, l’annonce de l’organisation par le club de Caen triathlon d’un M le 12 mai ne pouvait pas mieux tomber : date idéale pour retrouver quelques automatismes avant le LD de Belfort 3 semaines plus tard, parcours facile et roulant que je connais par cœur tant les séances de sport y furent nombreuses par le passé, conclusion d’une semaine « viaduc » avec ces 2 jours fériés permettant de faire le pont et remonter en Normandie facilement, et d’ainsi profiter de la famille.

La prépa :

Inexistante... Ou plutôt, inadapté à ce type d’effort bien trop court à mon goût. Simplement 3 enchaînements « rapides » effectués à J-18, J-11 et J-4 pour retrouver des sensations de rythme en course à pied.

Ce triathlon tombait également en plein milieu d’un gros bloc de 3 semaines en vue de l’Altriman le 13 juillet, premier vrai objectif de la saison, et une grosse semaine de charge vélo était prévue.

C’est donc avec 445 km de vélo dans les pattes (dont une grosse sortie de 182 km le jeudi) et 15 km de càp entre le mardi et le samedi que je me présente au départ. Inutile d’écrire que les prétentions au niveau du classement sont inexistantes et que l’idée était de simplement composer avec les moyens du jour tout en se faisant plaisir. Certes, l’objectif caché est alors de ne pas finir trop loin de Francis, triathlète parisien licencié à Liévin et également engagé sur le tryptique 2013 Belfort/Altriman/IM Florida.

Mais je pense avoir des chances réduites de l’accrocher car non seulement le parcours et la distance lui sont favorables, mais il a également « fait le métier » en se reposant durant les 48 h précédant l’épreuve. Je compte tout de même vendre chèrement ma peau !

L’avant course :

Arrivée sur place à 11h15 pour un départ à 14 h. Je suis transi de froid par un vent d’ouest glacial à 60 km/h lors du retrait des dossards et me réfugie rapidement dans la voiture pour me réchauffer. J’apprends que sur le sprint dont le départ avait été donné à 11h, pas moins de 6 abandons sur les 60 partants ont été recensés ! Rien de très encourageant.

Je croise Julian, triathlète de Saint-Valérie-en-Caux qui tentera le doublé Altriman/Embrunman, puis Francis et Sylvain, un autre triathlète parisien me rejoignent. 13h15 il est temps de rentrer dans le parc, préparer les affaires et faire un petit footing de 10 minutes en guise d’échauffement. Premier « enfilage » de la combi cette année et hop direction le briefing où les consignes de base sont répétées. 167 partants sont annoncés. De quoi normalement éviter la castagne dans l’eau mais sans jamais être tout seul, un peloton presque idéal en quelque sorte.

La natation :

Éternel point faible, je pars comme d’habitude dans l’esprit d’y terminer mon échauffement. Sauf que… l’eau est à 13 degrés, l’Orne est loin de ressembler au lac d’Annecy, que je n’ai pas nagé depuis lundi et que le retour se fera à contre courant. Rentrer dans l’eau est un supplice, j’y retrouve des similitudes avec l’Alpe-d’Huez en 2010.

Les premières secondes sont compliquées, je suffoque, et tente de me relaxer par quelques mouvements de brasse. Les 2-3 minutes qui s’ensuivent, si elles permettent à mon corps de s’adapter, paraissent cependant interminables. Tout autour de moi, les triathlètes s’impatientent et réclament le départ. Puis un coup de corne de brune retentit, les fauves sont lâchés. Ca bastonne un peu durant les premiers hectomètres mais j’ai connu pire… en revanche, impossible de poser la nage.

Je suis sur un deux temps très moche pour laisser le moins de temps la tête sous l’eau et reste fidèle à mes principes de zéro battement. Poussé par le courant, l’aller défile « rapidement », et le peloton s’effiloche. Je parviens enfin à me calmer, et je tente une esquisse de trois temps.

La glisse, en revanche, me semble toujours inexistante. Bref, je bourrine maladroitement. Tant pis, l’important c’est de sortir de l’eau, on fera les comptes après. Le retour s’amorce, et si j’avais déjà l’impression de ne pas avancer, là ça en devient presque pathétique si je me fie aux spectateurs qui nous suivent.

Je trouve des pieds et me focalise dessus, en essayant de ne pas trop faire d’efforts inutiles. Nous voilà presque au dernier pont, je mets un timide battement de jambes pour réactiver un peu les jambes et les mollets, que je sens au bord des crampes alors que ça ne m’arrive jamais.. Des gentils bénévoles nous extirpent de l’eau, nous sommes parait il rouge écarlate, certains titubent. Arrivé au parc je m’aperçois qu’il reste encore des vélos, ça me rassure un peu.

Transition 1 :

Comme d’habitude je prends mon temps. Séchage des pieds, chaussettes puis chaussures et compte tenu du vent et de la température du corps je prends le temps d’enfiler une veste manches longues. Un probable record de longueur pour un M mais le confort avant tout. Il me semblait de toute façon plus raisonnable de me couvrir plutôt que de choper la crève et mettre en péril la grosse semaine d’entrainement qui s’annonce.

Classement Natation + T1 : 49e en 33mn40 sachant que la partie nat a été mesurée à 1650m par deux « garmin ». Largement mieux que d’habitude donc en terme de place (fin de premier tiers) mais la loi du chrono est impitoyable !

Vélo :

La partie vélo est constituée de deux  boucles de 22 kms (3 kms de plat, 7 kms de faux plat montant, 9 en faux-plat descendant et 3 de plat pour revenir au départ. Le vent à 60km/h n’est toujours pas tombé et - c’est plutôt positif compte tenu de mon point fort - sera de face durant toute la partie montante.

J’ai le vélo de chrono avec les Rsys, ce qui au final ne sera pas un gros désavantage par rapport à des roues aéro puisqu’elles me permettent de rester sur le prolongateur sans trop de peine. Je me cale donc sur les prolongateurs en jouant juste avec le 52, et en tournant les jambes.

Je remonte les triathlètes avec parcimonie et garde en point de mire deux triathlètes qui se font un malin plaisir à drafter. Sans commentaires. Le retour est avalé sur le 52*13, ça file ! C’est déjà le moment de retourner au parc à vélos pour reparrit sur le 2e tour. Je m’aperçois bien vite que quelques concurrents coincent un peu avec ce 2ème passage contre le vent.

Je rattrape enfin Sylvain (très bon nageur) et croise Francis qui rentre au parc ! Moi qui le pensais devant, il est en fait quelques minutes derrière. De mon côté, les sensations s’améliorent et j’ai surtout l’impression de ne vraiment pas forcer. Je maintiens juste le rythme au gré du vent, et veille à bien m’hydrater. Arrive le point culminant du parcours, et c’est reparti pour le second retour sur le 52*12.

J’enlève un peu de braquet sur les trois derniers km pour préparer la càp et je pose le vélo, vraiment satisfait et sans avoir l’impression d’avoir puisé dans mes réserves. Je n’ai toujours aucun point de repère temporel puisque j’avais pris l’option de partir sans chrono et de me fier à mes sensations.

T2 :

Encore une transition bien lente à mon goût. Le temps d’enlever la veste, les chaussures, cette fois de prendre la montre, et d’enfiler les runnings et c’est reparti.

Classement vélo + T2 : 27ème temps en 1h16mn46. Compte tenu de ma longue transition ça me fait un petit 36 de moyenne sur les 44 kilomètres. En tenant compte des conditions climatiques, je ne peux qu’être satisfait !

Course à pied :

Aymeric1On ne peut plus simple : trois boucles de 3,080kms. On m’annonce aux alentours de la 40e place et j’aperçois quelques concurrents, dont mes deux compères drafteurs. Les sensations sont là encore très correctes et j’adopte une allure de confort autour de 4’10 au kil’. A ce rythme je me sens très « facile » et je me rends bien compte que cela suffit pour aller manger les cinq concurrents qui étaient en ligne de mire.

Petit plaisir personnel : une petite mine en dépassant les deux drafteurs pour leur ôter toute envie de suivre. Les hectomètres défilent sur le même rythme. Rien devant, et rien derrière. Fin du premier tour. Des concurrents qui ont terminé le vélo nous ont rejoint et c’est un peu plus difficile de suivre. Je note cependant que ma foulée est bonne car je remonte inexorablement tous les concurrents. Derrière, c’est le désert.

Ne voyant personne avec le bracelet blanc, puis le bracelet bleu symbolisant le 2ème tour, je n’éprouve aucune envie d’hausser le rythme. Le cardio est toujours sous les 85 %, et ne bouge pas. L’allure est maintenant plus proche des 4’15, mais il n’y a toujours personne pour me pousser dans mes retranchements alors je continue à avaler les hectomètres sans souffrance. En longeant le parc à vélos au deébut du 3ème tour j’aperçois Francis en train de courir à côté de son vélo !

Je me doute qu’il a dû avoir un pépin, mais pas le temps d’échanger… Je remonterai simplement un concurrent « au bracelet bleu » sur le 3e tour. Et c’est sincèrement en pleine possession de mes moyens, et sans être dans le rouge, que je franchis la ligne d’arrivée.

Classement course à pied : 25ème temps en 38mn49 pour 9,3kms. Classement final : 27ème en 2h29mn17s sur 150 arrivants.

L’après course :

J’aperçois Julian au ravitaillement d’arrivée. Magnifique 7ème place pour lui. Il va faire très mal dans les Pyrénées et les Alpes s’il parvient à tenir la distance sachant qu’il n’a aucune expérience du long en triathlon. Sylvain franchit la ligne quelques minutes après moi (2h36) et paraît satisfait.

Et Francis ? Francis a encore connu bien des mésaventures avec une crevaison (pourtant sur des routes très propres où crever relève de l’exploit…) et sans nécessaire de réparation, il a dû parcourir quelques km en courant et en trainant son vélo.

Son classement est donc anecdotique mais il faut retenir une belle course à pied (20ème temps). La météo… toujours ce vent glacial ne m’incite pas à rester bien longtemps à l’arrivée. Le temps de saluer tout le monde et je ne rêve que d’une chose : une douche bien chaude !

Le bilan :

Très positif compte tenu du contexte et du volume de la semaine. La récupération est excellente et je me sens pleinement d’attaque pour entamer cette dernière semaine de ce premier bloc de 3. L’heure est maintenant à la recherche de D+ et non plus au kilométrage pour la prépa spécifique altriman.

Remerciements tout particuliers aux organisateurs qui pour une première édition ont fait un travail remarquable en dépit de conditions atmosphériques difficiles. Bravo à eux en espérant que l’an prochain il y ait davantage de participants ! Maintenant rendez-vous à Belfort où le parcours me conviendra davantage mais en gardant toutefois en tête que le véritable objectif est prévu le 13 juillet prochain…