Rencontre avec un ovni
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- dimanche 14 avril 2013
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C’est une histoire des plus improbables, une aventure d’une nuit. En voici le récit, palpitant j’espère, avec tous les détails qui vont vous demander une patience hors norme. Je veux y voir un signe, un cheminement, et une connexion humaine.
Tout débutait comme le plus banal des week-ends. Ce vendredi soir, nous avions réussi à charger la voiture, vélos compris, femme et enfants en sus, dès 18h30 pour quitter Paris. Quoi de plus banal en effet que les voies chargées de la région parisienne en direction du Mans, le théâtre où ont débuté ces événements.
Ce qui l’est peut-être un peu moins, c’est que j’ai encore joué ce soir-là avec la réserve d’essence. Avec les vacances d’été, j’avais pris le mauvais pli. Tester le nombre de kilomètres que l’on pouvait faire avec le voyant d’essence allumé, toujours aller plus loin... Et, ce vendredi soir, réminiscences oblige, je me suis dit que cette bonne voiture tiendrait encore ses promesses.
Alors pourquoi Le Mans alors que notre destination finale est dans la Mayenne voisine, à une centaine de kilomètres de là? Un signe du destin certainement ! Mais, de façon plus pragmatique, nous récupérions une amie qui nous invitait en week-end dans sa maison de campagne.
Ce soir-là, elle a raté son train, ce qui nous permet d’arriver de façon synchronisée, nous en voiture, elle, en TGV à la gare du Mans. Le temps de s’installer à une terrasse pour dîner, pour ces retrouvailles. Et puis, il a fallu repartir, tous en Kangoo…
Un épreuve cycliste inhabituelle… pour commencer !
Le moteur à peine démarré, une évidence s’impose à nous. L’urgence est de trouver une station service pour éteindre ce voyant rouge, quand même stressant. Mais, à peine partis, nous passons devant une station fermée, à proximité de la gare, quand notre véhicule rouge se révolte, se met à crachoter, et sur l’élan, j’arrive miraculeusement à remonter la côte sous ce tunnel et à poser la cuirasse éteinte sur un parking, juste au sommet…
Il est 23h00. Première fois que nous expérimentons la panne d’essence. Je récupère une bouteille plastique d’1,5 litre, et vais à la station fermée pour tenter de traire les quelques centilitres de carburant restés dans les tuyaux des pompes. Maigre traite : 20 cl tout au plus … J’essaie quand même de redémarrer, évidemment sans succès.
« Mais tu peux prendre ton vélo ! », s’exclame ma dulcinée. La panne d’accord, mais tout démonter pour récupérer le vélo, j’hésite... Son raisonnement finit par l’emporter, j’enfourche ma monture. Je commence par me gameller, cash ! Puis, premier croisement, je sollicite une dame âgée au volant de sa voiture, arrêtée au feu dans la toile nocturne tendue de noir.
Méfiante, elle me parle à travers la vitre close. C’est quoi cet hurluberlu en tee-shirt sur son vélo de course au milieu de la nuit ?
Sympa quand même, elle finit par me dire : « je vais justement vers la station, suivez-moi ! Ou, non, partez devant le temps que le feu passe au vert, je vous rejoins. » J’ai froid, mais je me mets en position aéro sur les prolongateurs, incommodé par la bouteille plastique, avant qu’elle ne me double. J’essaie de la rattraper sur les 1,5 km qui nous séparent de la station. « Merci, M’dame ! », lui lançais-je finalement, le but atteint.
Il est près de minuit quand je reviens avec mon précieux liquide. Remplissage, tentatives de démarrer sans succès… Et re-belote. Retour à la station. Un aller-retour nocturne que je ferai finalement quatre fois, en me demandant si je ne devançais pas ma séance vélo prévue pour le samedi. Une séance de fractionné dont l’objectif serait de remplir, 1,5 l par 1,5 l, le réservoir d’une voiture…
Crise de nerf à Ok Corral
Nous essayons tout : démarrer, pousser, brancher la batterie de secours, etc. Avant de nous rendre à l’évidence. Il nous faut appeler « Philippe, de l’assistance ! » qui va avec l’assurance auto. Le verdict ? Soit week-end en pleine campagne sans voiture, soit retour à Paris.
Soyons fous : la campagne. Le dépanneur arrivé, il ne réussit pas plus à démarrer, même avec le plein refait, la voiture maintenant chargée sur la dépanneuse. La petite, à l’arrière, est enfin tombée dans les bras de Morphée vers les 2 heures. Ses frères s’excitent encore sur le parking…
Pas le choix, le taxi ! Ma femme rappelle l’assurance mais va se frotter à un problème insurmontable. Six personnes, nos bagages, et surtout le vélo… de trop !
Scénario : l’assurance a bien trouvé un taxi qui peut prendre six personnes - que l’on appelle, mais sans mon vélo … Il faudrait prendre un deuxième taxi (250 euros) rien que pour la bicyclette !
J’apprends tout ça alors que le taxi arrive. Nos bagages réunis sur le bas-côté, avec le vélo, et le dépanneur qui s’est éclipsé avec notre Kangoo (snif !). Et voilà ce taximan, tout en longueur et dont la coupe de cheveux coupé à ras accentue l’aridité. Le visage tendu, il lance sèchement, le pied à peine posé à terre, et un bref coup d’œil lancé à nos affaires : « Ah, non ! Je peux vous prendre, vous et vos bagages… Mais pas le vélo! » Confirmation.
Mathilde, endormie dans mes bras, j’ouvre une porte pour la glisser sur un siège. Alors, le chauffeur me saute dessus avant que je n’ai eu le temps de l’installer, me demandant un siège enfant ! Je ne peux retenir une réplique aussi sèche. N’ayant plus de réhausseur sous la main…
Vient le moment fatidique de charger. Se pose alors avec acuité la question non tranchée du vélo. Une discussion s’engage entre nous sur le dilemme. Pour moi, il est exclu de payer les 250 euros. Je me débats devant l’impasse, mon vélo que je veux garder, le moyen de rejoindre notre lieu de villégiature, le prix du transport qui me semble excessif pour les 95 kms… Et le chauffeur qui maintient son refus du vélo.
Acculé, je craque ! La fatigue d’une semaine de boulot aux forceps, la rhino-pharyngite, le voyage en voiture, mes aller-retours à vélo dans le froid, le stress, les trois heures du mat’…
D’un seul élan, plus très lucide mais chauffé à blanc, je lance : « c’est bon, j’y vais en vélo, je mets ma tenue ». Alliant gestes et parole, j’arrache mes chaussures de vélo du sac de sport, la veste du Triathlon club de Liévin, commençant à me demander si j’allais me mettre à poil, au milieu de la nuit et de la rue, pour enfiler le cuissard…
Soudain, le propriétaire du taxi réagit et me dit, avec raison : « mais, vous ne pouvez pas rouler sans lumière. Je ne vous donne pas 50 km ! » Objection plus que pertinente ! La discussion repart de plus belle avec Catherine et Eléonore. Le chauffeur me propose bien d’aller porter le vélo jusqu’au garage du dépanneur. Je refuse toujours de laisser le vélo, et avance plutôt l’idée de chercher un hôtel au milieu de la nuit - moins cher qu’un taxi, pour ne rejoindre notre destination, en pédalant, que le lendemain…
L’incroyable se produit !
Animés par nos échanges, nos regards se tendent soudain vers le conducteur du monospace. Celui-ce s’est tourné vers le vélo auquel il avait jusqu’ici à peine porté attention. Quand il se retourne, ce n’est plus le même homme. Le refus, inscrit sur son visage, s’est dissipé comme par enchantement. Je comprendrais vite pourquoi…
Il a saisi le vélo, l’emmène vers son coffre et commence à le démonter me poussant presque pour le faire lui-même. D’un geste précis, il ajuste selle, fourche, prolongateur… Et jauge… pour voir s’il passe dans son coffre étroit. « Je vais essayer, dit-il. Mais il vous faudra glisser la grosse valise sous les pieds de la petite, et prendre vos sacs sur les genoux ! »
Nous n’en revenons pas devant le retournement de situation. Quand de surprise en surprise, un nouveau rebondissement finit de nous frapper. Il me demande de quoi protéger son coffre du cambouis. Je prends ce que j’ai sous la main (non pas la veste du club de triathlon), j’extrais vivement de mon sac de sport le seul maillot que j’ai pris, celui de l’Embrunman. Et lui tend négligemment en boule, soulagé.
Lorsque il l’attrape, ils s’arrête dans sa lancée, le mouvement de ses bras se figent dans l’air, il se retourne et me dit : « non, vous n’allez quand même pas abîmer le maillot d’Embrun, pas ça ! », en me le rendant…
Quelle est donc la probabilité qu’il y ait un chauffeur de taxi, en France, qui plus est au fin fond de la Sarthe à une heure improbable, qui connaisse l’Embunman, cette épreuve de triathlon au format Ironman avec son étape montagne du Tour de France pour la partie vélo ? Et surtout le remarque, dans une situation de tension, alors que des lampadaires dardait un vague halo orangé ?
Un tempo de pro
Il s’est alors passé quelque chose. Nous ne sommes plus ce groupe de touristes en déperdition sur le bord de la route, et le taximan, un simple chauffeur. Le vélo a été casé tant bien que mal, le coffre finalement protégé avec mon cuissard. Les enfants, compressés par les bagages, tombent dans la torpeur nocturne de cet habitacle réchauffé alors que le moteur tourne.
Commencent alors un mano a mano, entre le chauffeur et moi, sous le regard médusé de notre amie. Eléonore est à l’arrière du monospace, loin de la scène, avec un assoupissement pour circonstance aggravante. Tous mes sens s’éveillent, la fatigue se dissipe au fur et à mesure que le personnage se livre. Encouragé par ma surprise et mes questions captives, bientôt plus rien n’existe autour de nous.
« Vous avez fait l’Embrunman, alors…Je l’ai fait aussi, comme Nice… Mais cela fait des années », entame-t-il. Avant de poursuivre et de dévoiler avec la plus grande simplicité un palmarès stupéfiant, au fil de nos échanges.
Et c’est un autre personnage qui se découvre. Un forçat de la route, du genre comme on n’en fait plus. Poussé à l’excès, dès sa jeunesse, par une famille du vélo, à encaisser des entraînements de fou.
Ce ne sont pas seulement ses 35 000 kilomètres de vélo par an. Mais un contexte d’exigence extrême d’abord avec sa famille où il est presque sommé de faire ses 150 km « on monte, on descend sur la nationale » à 40-45 km/h avec son père.
« Avec le recul, je trouve que des entraînements seuls auraient été plus faciles. A l’époque, on considérait que l’on récupérait comme ça au fil du temps, on ne s’arrêtait pas… On était toute la saison au taquet. »
Dans ce tempo, il se distingue dès les juniors en remportant les prix départementaux, régionaux… Champion de France par équipe de contre-la-montre dès ses 18 ans. Alors s’enchaînent des victoires et des top 10 sur une multitude de courses à l’image de cette deuxième place au contre-la-montre par équipe (100 km) des Jeux méditerranéens.
C’est au bataillon de Joinville, pendant son service, qu’il est champion du monde militaire par équipe, avant de faire une cinquième place en individuel. Lle Gan l' engagera pour lancer sa carrière de cycliste professionnel. Il sera dans le haut du classement de l’UCI.
« J’ai fait des podiums sur les Tours d’Italie, d’Espagne… Il n’y a que le Tour de France que je n’ai pas fait… », lance-t-il avec légèreté, comme s’il parlait de pluie et de beau temps.
Pré-sélectionné pour les JO d’Atlanta pour le millénaire des olympiades, en 1996, il est finalement remplacé pour cause de maladie… « Ce n’est pas grave », reprend l’ex-cycliste, sans plus d’émotion. Je ne remarque déjà plus la campagne obscure qui défile, absorbé par le récit.
Zapotek, VO2 et piquouzes
Rapidement, ses propos glissent naturellement vers le triathlon, et des recettes. Alors half ou ironman ? « J’ai commencé par l’Embrunman. Mais, le marathon, c’est trop long pour moi. Au 21 km, je n’ai plus de jus. J’ai terminé en 13h21 en marchant. » S’il fait Nice (229ème au schratch), l’année suivante, c’est vraiment sur le half qu’il se distingue. Avec par exemple une huitième place sur celui de Lorient « avec un parcours course à pied très découpé, assez dur… » Il fera notamment une quatrième place (senior 3) aux championnats de France longue distance.
Mais, pour lui, l’essentiel n’est déjà plus là. Forgé par des entraînements stakhanovistes, la culture de l’effort transpire de ses expressions inspirées. « En natation, soit on a la glisse, soit on y va à l’énergie. J’y allais à l’énergie, le pull-buoy entre les jambes avec les plaquettes, 100 m vite, 50 lent », lâche celui qui se considère en mauvais nageur avec ses 55’ aux 3,8 km…
Surtout, il s’arrête sur la fin de son parcours cycliste. Quand le scandale du dopage a éclaté. « J’ai mis fin à ma carrière un an avant l’affaire Festina et l’EPO. On savait qu’il y avait du dopage. On s’y est opposé », dit-il pudiquement, encore écœuré.
« J'imagine mal un coureur appartenant aux 100 meilleurs mondiaux ne pas recourir à l'EPO, à l'hormone de croissance ou à d'autres produits », confiait-il ainsi à l’Equipe dans un dossier où l'on parlait de la course aux glaçons dans les hôtels pour ceux qui ont des ampoules d'EPO à conserver, des coureurs obligés de se lever en pleine nuit pour faire des pompes et éviter ainsi la coagulation du sang, des seringues trouvées dans les poubelles des chambres après le départ des équipes, des pharmacies italiennes écoulant des quantités ahurissantes d'EPO, des filières d'approvisionnement passant par la Suisse et la Belgique...
Et il sait de quoi il parle ! Alors qu’il avait terminé 11ème au classement final de la Vuelta (tour d’Espagne), en 1994, l’année suivante, il y fait une chute dramatique. Coma, corps détruit, visage fracturé et mâchoire en morceaux. Il va avoir du mal à remonter la pente. La reprise est d’autant plus dure qu’il se retrouve dans l’équipe du Petit Casino où il n’y a pas de forte personnalité du cyclisme… Mais beaucoup de dopage. Décourageant pour lui.
« Et moi ? Non, pas de dopage !, assure-t-il. Juste des seringues de vitamines. Je n’ai jamais voulu me détruire. Mais quand on regarde les champions qui durent sur une dizaine d’années ou plus, on peut avoir des doutes. Armstrong, Longo ? » ll raconte aussi ces athlètes venus de l’Est, qui prenaient n’importe quoi et qui se justifiaient en lançant : « tu sais, ici, on gagne en un mois, plus d’une année de salaire… »
Cours magistral
Je suis suspendu à ses lèvres. Il a l’art, la manière, les anecdotes, et une simplicité pour décrire tout ça. Il ne peut s’empêcher de ponctuer ses propos de conseils, avec toujours sa force de conviction pour rendre ses recettes d’entraînement faciles voire évidentes.
C’est sûr, aujourd’hui, il ne s’entraînerait plus de façon aussi intensive. « Pour moi, il faut faire principalement du long, en vélo beaucoup mouliner. Ces ceux qui moulinent avec les jambes qui dominent. Et pas plus de 10 % à 15 % de séances intensives… Je crois que c’est Zapotek, le grand athlète tchèque qui avait inventé le fractionné à l’entraînement… », glisse l’ancien champion.
« Je crois vraiment à la VO2 max, insiste-t-il. Sa capacité en oxygène est déterminante, tant pour les résultats, que pour doser ses séances d’entraînement. Inutile de surdoser si on a des capacités limitées. » Et il s’explique. Cela devient plus technique. Avec la fatigue, j’ai du mal à me concentrer. Mais l’excitation suscité par ses propos ravive mon attention.
Avec l’oxygène, pendant l’effort, ce sont d’abord les lipides qui sont dégradés puis normalement les glucides... Mais s’il n’y a pas assez d’oxygène, le processus se grippe. Le mode anaérobie enclenché, l’organisme commence à former de l’acide lactique, responsable des sensations de fatigue. « C’est pourquoi il faut faire régulièrement un test d’effort… », conclut-il.
Sans paraître y toucher, il dispense ses conseils, et je suis submergé par la belle énergie qu’il développe. Mais, rapidement, la réalité reprend le dessus. « Je ne fais plus rien depuis le taxi, je commence à 2h le matin… Après des problèmes de dos, j’ai repris les footings. Mais, j’ai peu de temps, et plus l’énergie après le boulot ».
Sentant tous les deux, la fin de parcours et avec lui de l’histoire, ses propos se précipitent. Notre amie tente de l’interrompre pour indiquer les derniers tournants avant la maison, passer la ferme. Il est plus de quatre heures et je suis totalement éveillé. Les 1h15 de route m’ont paru quelques instants, presque frustré.
Tandis que femmes et enfants rejoignent les lits, exténués, nous avons du mal à clore ce chapitre. En remontant d’autorité mon vélo, il me dit encore de démonter et graisser ma selle en deux points précis et de changer mon capteur de position. Des réglages que son œil de lynx a mis moins de 30 secondes à remarquer.
Et c’est reparti sur le cyclisme. Je ne peux m’empêcher de lui demander ses coordonnées. « Une interview ? Non, plus d’interview ! » Je garde quand même sa carte.
Il est 4h30, et dans le lit, malgré le calme et la fraîcheur de la campagne, je n’arrive pas à fermer l’œil. Se bouscule cette histoire, cette rencontre improbable. Une aventure humaine à huis clos. Non, vraiment, il y avait une bonne raison pour que la voiture tombe en panne (aussi douloureuse soit l’addition due à la panne de la pompe à essence).
Je pensais l’histoire terminée. Mais évidemment, j’ai dû retourner au Mans chercher la voiture, le jeudi 22 septembre soir. Et, de la gare au garage Renault, j’ai eu la surprise de prolonger l'histoire… Non, pas de l'ex-cycliste ! Plus surprenant encore.
Le chauffeur du taxi me demande :
(Chauffeur) - Vous allez rechercher votre véhicule… Vous êtes tombé en panne ?
(Moi, FC) - Oui, c’est Nicolas A. qui nous a sauvé, dans la nuit de vendredi à samedi…
(C) - Nicolas, je le connais. Il m’a raconté pour votre panne ! En tout cas, chapeau, car l’Embrunman, c’est un sacré morceau… Le père de Nicolas est un ami, je les connais depuis très longtemps !
(FC) - Il a un palmarès impressionnant, n'est-ce pas ?
(C) - Jeune, il a tout gagné dans la région, il a fait des podiums sur le contre-la-montre des Herbiers et des grands tours. Son père était aussi un sacré sportif. A 65 ans, il fait encore de grosses sorties à vélo, il vient de s’acheter une bête de course. Plus jeunes, ils y allaient tous les deux… Et c’étaient des phénomènes dans la région !
(FC) - J’ai entendu parler de ses entraînements extrêmes...
(C) - Le fils est vraiment fort. Mais sa chute sur le tour d’Espagne l’a brisé. Cela a été vraiment moche, et il a beaucoup souffert pour revenir. Ce n’était plus comme avant ! Savez-vous que 15 ans après, il vient encore de se faire greffer au niveau de la mâchoire ?
(FC) - Et ces histoires de dopage !
(C) - Oui, après ça, il s’est retrouvé avec des cyclistes aux dents longues, dans une équipe où le directeur n’avait aucun état d’âme. Il les poussait à bout et le dopage y était légion. Ce contexte l’a cassé, il a arrêté peu après.
(FC) - Un calvaire.
(C) – Nicolas s’est levé contre le dopage ! Il a protesté contre le phénomène qui gagnait le milieu du cyclisme. Cela n’a pas été facile… Aujourd’hui, je crois qu’il est encore ami avec Greg Lemond.
Voilà, le livre se referme. Du tempérament, du talent et de la réussite. Cette surprenante histoire est aussi une leçon de courage. Je ne sais pas vous. Mais jusqu’au bout j’ai été bluffé. Le dénouement de cette histoire est aussi surprenant.