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Un vingtième Embrunman pour Eric Griselain et un record de participations

Eric Griselain se lance ce 15 août 2017 sur son vingtième Embrunman et passe ainsi dans le top 2 du plus grand nombre de participations sur l'épreuve mythique. Après ses 11h22 sur le Chtri'man, début juillet, il va de nouveau tenter de se donner au maximum sur les sommets hauts-alpins.

A cette occasion, nous en profitons pour rediffuser l'interview que nous avions réalisée lors de sa seizième participation à l'épreuve montagnarde. Une fidélité qui lui valait déjà d'être dans le top 3 de ceux qui ont bouclé le plus grand nombre de fois l'Embrunman...

A ce jour, seuls trois triathlètes se sont alignés un plus grand nombre de fois sur l'Embrunman qu'Eric Griselain. Deux au cours de 16 éditions, et un lors de 19 éditions. Le secrétaire du club de triathlon de Liévin, qui vient tout juste de souffler ses 50 bougies, ne cherche pas à arriver en tête de ce palmarès. Même s'il n'est pas peu fier d'avoir enquillé ses quinze précédents Embrunman sans faillir, et quelles que soient les conditions météos qui pèsent fortement sur cette épreuve extrême.

Les 3,8 kilomètres de natation en deux boucles dans le lac de Serre-Ponçon à Embrun (Hautes-Alpes) ne sont en effet qu'un prélude nocturne, avec le levé de l'aube, avant d'attaquer le gros morceau, les 186 kilomètres de vélo soit + 3 600 m de dénivelé avec le col hors catégorie de l'Izoard à passer, pour terminer sur un marathon dont la difficulté réside à la fois dans le dénivelé + 400 m que dans des conditions de température souvent extrêmes...

Eric le sait bien, lui qui a terminé son premier Embrunman (également son premier triathlon au format Ironman) en 1991. Venant alors du cyclisme, le triathlète en devenir avait déjà décroché les différents brevets jusqu'à 600 km et terminé en 88 heures la course cycliste Dunkerque-Hendaye. Un atout majeur lorsque il se lance sur l'Embrunman.

"Je connaissais des efforts plus longs à vélo avec des 600 kilomètres. Et cela faisait dix ans que je faisais des sorties de 200 kilomètres. Je savais gérer. C'était rassurant ! Car je ne savais pas trop à quoi m'attendre...", se souvient-il.

A 28 ans, il sort donc en 1h20 de la natation (son point faible) avant de gérer sur le vélo (8h34) pour faire un excellent marathon en à peine plus de 4 heures. Avec ses 14h07 pour une première tentative, Eric accroche vraiment à cette épreuve de grimpeur. "Je me suis aperçu que rien n'était impossible. Il suffisait de travailler, bien se préparer. J'ai aussi réalisé que j'étais plus fort en course à pied".

15 éditions plus tard, Eric Griselain qui supporte difficilement la chaleur, observe sa régularité à vélo. Toujours entre 7h45 et 8h. Mais ce qui change, la variable d'ajustement tient foncièrement aux éléments climatiques : la chaleur écrasante, les orages et la grêle, le vent de face sur le retour vélo après Briançon, etc. Lorsque il revient, en 1993, avec une fine équipe du club d'Hénin-Beaumont à l'époque, c'était décidé à améliorer sa perf.

"Il y a eu une petite bagarre avec les copains. C'était stimulant. Et j'ai pu ramener le temps à 13h", précise le triathlète qui a aujourd'hui 33 Ironman à son actif. Cependant, il a réussi ses meilleures performances sur l'Embrunman dans des conditions parfois extrêmes. Ainsi, dans la descente de l'Izoard, à 40 km/h cette année-là, son pneu explose. Heureusement pas dans l'un des virages. Plus de peur que de mal. Mais 11 minutes de perdues à la réparation.

C'est pourtant lors de cette édition qu'il termine en 13h00 et 45 secondes. "J'ai regretté de n'avoir pas passé la barre des 13 heures à cause de la réparation ce jour-là !", relève-t-il. "J'ai fait le marathon en 3h26. Un temps que je n'ai jamais approché depuis sur l'épreuve. Cela m'a permis de repasser un coéquipier au 38ème kilomètre en course à pied..."

Quelques années plus tard, il fait pourtant exploser la barre des 13 heures, en réalisant un 12h51 sur l'épreuve, son meilleur temps.

Chaque édition n'ont pourtant pas été aussi fastueuse pour le multi-Embrunman. En 2000, par exemple, il paie la chaleur et la déshydratation. Celui qui sait gérer ce type d'efforts ne résiste pas et implose sur le marathon... Qu'il termine au mental en 5h50 pour faire son temps le plus long sur l'épreuve en 15h10. "Il faisait 38° C, et à l'époque, je ne m'arrêtais pas comme aujourd'hui dans les fontaines pour me ré-hydrater et m'asperger d'eau. Je prenais ce qu'on me donnait !", raconte Eric.

"Les années où la météo est plus fraîche, il y a plus de finishers. Je me souviens d'une belle course en 2008 où il faisait 2° C au sommet de l'Izoard. J'avais échappé de peu à la grêle, et avec la neige il avait fallu rechercher des gens sur l'Izoard. Mais la température de 12° C sur la course à pied était idéale. J'avais fait 13h21 car je revenais d'une blessure de fatigue. Mais très belle course..."

Sa régularité, le triathlète la doit à sa gestion de métronome, surtout sur une telle épreuve. "Je ne dépasse pas les 120/130 battements au niveau cardio", livre-t-il telle une recette. Une régularité qui devrait lui permettre cette année d'enchaîner l'Ironman de Roth à la mi-juillet, l'Embrunman à la mi-août et le Ch'triman fin août. Comme l'an passé !

Eric Griselain sera suivi en live, toute la journée du 15 août 2013 par la radio d'Embrun et notre fil TwitterTwitter

L'interview d'Eric Griselain par la radio RAM : le podcast

 

SON VOLUME DE PREPARATION A LA DATE DU 15 AOÛT

Natation : 4 entraînement par semaine.

Vélo : 9 800 kilomètres + 1400 kilomètres de home-trainer.

Course à pied : 180 à 200 kilomètres par mois.

 

SES CONSEILS POUR LES TRIATHLETES TENTES PAR L'EMBRUNMAN

"Il faut évidemment bien se préparer car on n'improvise pas sur ce type d'épreuve. Combien de forts en tête se sont cassés les dents sur la distance... Et c'est tous les ans pareil. Cependant, même arrêté dès l'Izoard, il ne faut pas paniquer. On peut avoir un coup de moins bien. Le mieux est alors de ralentir et de continuer à bien s'alimenter.
Je regrette seulement cette barrière horaire qui est maintenant imposée sur l'Izoard. Cela stresse alors que la barrière vélo à la fin du parcours était suffisante. Bien se connaître restera un paramètre essentiel pour arriver au bout !"