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Domthegrip : le triathlète qui voulait vraiment son slot pour Kona

Dom course portrait« Il y a quelques mois, je pensais avoir décroché l'Eldorado ! Au lieu de ça, j'ai vécu les plus sombres heures de ma vie sur le plan personnel. Aussi, en quittant mon club de triathlon de Liévin (62) et en créant The Team, en octobre dernier, je m'offre une deuxième chance, une nouvelle vie... Je suis aujourd'hui totalement focalisé vers mon slot pour 2016, la qualification aux championnats du monde Ironman, à Kona ! », se réjouit Dominique Ancelin.

Il faut dire que Domthegrip, du haut de ses 47 ans n'en est pas à son coup d'essai. Plus qu'une obsession, la culture Ironman irradie tout son être, absorbe ses pensées et a depuis longtemps forgé son Ironman way of life. Sur sa vingtaine d'Ironman courus, Klagenfurt en juillet prochain sera son 12ème du label IM. « J'ai fait la plupart des Ironman européens, et je ne suis pas passé loin de la qualif' à plusieurs reprises... »

Dom Ironman portraitLe graal était à 7 minutes de moins en 2009 lorsqu'il termine l'Ironman de Zürich en 10h06. Un temps qui lui aurait pourtant suffi, en 2012, pour rejoindre la petite élite des qualifiés à Hawaï en groupe d'âges et participer aux championnats du monde de triathlon Ironman, alors qu'il finit en 10h20. Mais voilà, la qualif', c'est la course d'un jour, et le triathlète rappelle « si c'était si facile, tout le monde y serai ».

« En Europe, poursuit Dominique, nous avons le niveau le plus relevé. Surtout, du plus loin que je me souvienne, nos voisins allemands ont toujours été très en avance sur nous, petits Français. En groupe d'âges de 20/24 ans, je me souviens qu'ils arrivaient déjà avec des roues lenticulaires ou à bâtons, des cadres en 650... Ils n'avaient pas non plus les mêmes entraînements que nous ! »

Et il étaye : « à l'époque, on ne faisait pas d'enchaînement : on était à l'agonie à la transition à pied. Alors que maintenant, on part en 4 minutes / 4 '30 au kilo... », raconte le triathlète entraîné par Ben Pernet (lui-même 270ème sur 2 144 finishers à Hawaï, en 2015).

Celui qui ne voulait pas être le « gregario »

La carrière sportive de Dominique démarre très tôt. Sélectionné pour sa taille au basket ball dès le CE2, il intègre la section sport-études du collège de Liévin qui le conduira jusqu'aux championnats de France cadet. Mais après six années de pratique, le couperet tombe. « L'entraîneur m'a dit qu'il fallait que je passe plus souvent la balle... J'en ai conclu qu'il fallait que je m'oriente vers un sport individuel », relève le compétiteur alors en herbe.

Dom vélo portraitCe sera donc le cyclisme, dans les traces de son père, où il se distingue dès le début. Des courses gagnées en minimes, cadet puis junior, où c'était déjà plus compliqué. « Le club de Bully était un bonclubrégional avec des pointures. Mais j'ai très vite compris que compte tenu de mon jeune âge, mon rôle se limiterait à celui de gregario, le porteur de bidons qui trace la route et laisse gagner les autres... »

Fier, il voulait y aller pour la gagne. Il rencontre alors opportunément un prof. de sport, au lycée, qui l'encourage à se lancer sur la course à pied. Et le jeune cycliste devient coureur avec brio, en remportant le cross du lycée la même année. Puis, le premier triathlon organisé par l'établissement...

La fibre triathlétique prend. Ce sont ses premiers triathlons, avec l'émergence de ce sport. Mais surtout, après ses études, il demande à intégrer la section triathlon à l'occasion de son service militaire... Section qui n'existe pas encore. Il rejoint néanmoins le service sport du 8ème régiment d'infanterie de Noyon... « J’ai passé une année complète à courir et nager tous les jours avec le capitaine et le major de ma section. »

De retour à la vie civile, Dominique prend sa première licence Conadet (Comité national de triathlon, l'ancêtre de la FFtri) au club de Lens. « J'ai investi dans mes premiers équipements, notamment une combi rouge sans manche Aquaman dont j'étais très fier car les autres étaient toutes noires. Mais sur mon premier triathlon A, à Dunkerque, j'ai vite compris pourquoi les autres triathlètes avaient des manches voire une cagoule ! »

Zofingen : « notre Hawaï européen » !

La difficulté pour Dominique, c'est la natation. S'il sort dans les derniers, à l'époque le vélo suffisait pour remonter dans le groupe de tête. Mais le sport se spécialise. « J'ai très vite compris que je ne sortirai jamais avec les bons en natation », reconnaît celui qui boucle aujourd'hui les 3 800 m de natation en 1 heure. Surtout, il est entraîné par son ami Éric pour s'engager sur l'Embrunman, son premier triathlon long. « Je venais de me marier et j'y suis allé à l'arrache. Pour le défi, et voir ! Et je me souviendrai toujours des enfants qui nous éclairaient à la torche sur la fin de la course à pied... »

made for the distanceC'était décidé, Dom allait courir les longs, mais plutôt les courses à spectacle.

« L'un de mes meilleurs souvenirs reste les débuts du circuit Powerman avec le duathlon de Dofingen. Cela n'avait rien à voir avec nos triathlons français, on arrivait sur des courses similaires à celle d'Hawaï, avec les stars américaines, australiennes ou allemandes, les hélicos et les caméras, un tout petit village transformé le temps d’un week-end en temple du double et triple effort... Un grand événement où se retrouvait le gratin mondial et notamment mon idole, Mark Allen, avec qui je pouvais enfin échanger... » D'où son surnom"Domthegrip" en référence au vrai : Mark Allen. « Ce n'était pas le plus fort, mais il était impressionnant de détermination. J'étais toujours étonné de sa capacité à revenir malgré son retard sur la deuxième transition ! »

Son top 100, à Zofingen, où il double le champion du monde de duathlon, Matt Bricks à l'agonie, reste une de ses satisfactions en ce tout début des années 90. Il entame ensuite sa série "Ironman" à Roth, d'abord. « Mon deuxième plus beau souvenir reste sans doute Roth, où après avoir bien nagé et roulé, j'explose sur le marathon. Mais après 5h30 entre marche et course à pied, j'arrive à passer la ligne d'arrivée ! Le corps est capable de faire de choses inimaginables », en conclut-il.

La petite famille des "Hawaïens"

Un soir de décembre, il y a quinze ans, planait un parfum de communauté hippie à la limite du rassemblement de (wind)surfers... Dom se retrouve alors avec les pointures du triathlon longue distance, pour une soirée inédite spécial « Hawaï », dans une ferme perdue de Bourgogne, pour visionner la vidéo des derniers championnats du monde Ironman.

« À l'époque, il fallait attendre deux mois pour avoir la vidéo de la course. Et j'avais imaginé avec le photographe du magazine TED (Triathlon et Duathlon Magazine), Olivier Armanet, d'organiser une soirée avec la petite élite des Français qui avaient été à Kona. C'était un moment magique, nous avions tous le même esprit. »

TheTeam11Entraide, plans d'entraînement, bons tuyaux... « Je n'étais plus considéré comme le forcené, toujours à la marge sur les objectifs. Mais je rejoignais un groupe de passionnés par Hawaï, il y avait une résonance », témoigne le triathlète affûté à la brosse impeccable. À l'image de sa rigueur de métronome où tout est pensé et réfléchi, équipements, alimentation, entraînements, organisation, etc.

Cependant, il lui manquait un ingrédient indispensable. Il en est convaincu, il lui fallait l'émulation d'une équipe ! Parce qu'il n'est pas toujours évident d'affronter les aléas de la vie qui mettent parfois à mal des mois de sacrifices à l'entraînement, « quand à 20 heures, on court sous la pluie dans le noir pour sa séance de fractionné, seul au monde... »

Domthegrip a donc sauté le pas et a réalisé son vieux rêve : monter une équipe avec cinq autres triathlètes qui ont l'esprit Ironman et aspirent, comme lui, à se qualifier à Hawaï en 2016.

« Je suis convaincu que cet esprit de bande d'amis, investis, avec qui on partage la même émulation fera toute la différence. Avec Vincent Matton, co-fondateur The Team, on en parlait depuis longtemps. Et aujourd'hui, je suis moi-même surpris de ce que nous apporte The Team, chacun y allant de son expérience et de ses encouragements. Et cela nous booste ! »

XLtri

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